Test 2011 étriers de freins route

3, 2, 1… Freinez ! Test Freins Version 2.0.11 :

Débuté en 2009, le test de freins a été tué dans l’œuf, la faute à un emploi du temps qui ne laissait que peu de temps au test terrain. Cette année est la bonne. Le test est bel et bien ficelé. C’est donc une dizaines de paires de freins qui ont été montés sur notre vélo afin de comparer le ressenti. Ici, point de chiffres alambiqués ou de distances de freinages théoriques sur banc d’essai, ce test ne sera uniquement le reflet des sensations de freinage procurées par ces différents étriers. Bien entendu, tout bon comparatif qui se respecte se termine par un classement, c’est le cas pour notre test. Les étriers seront jugés sur des critères essentiels pour des étriers de freins. A chaque critères, je lui ai associé un coefficient afin de faire ressortir, sur la note moyenne, les qualités principales de l’étrier

  • Premier du nom : la puissance brute (Coeff 5). C’est, je pense, la qualité première attendue d’un étrier. Surtout lorsque les kilos du bonhomme commencent à se faire sentir.
  • Ensuite, j’ai choisi la progressivité (Coeff 3). L’étrier freine t-il en ON/OFF ou fait-il preuve de linéarité avec un freinage qui correspond exactement à la force appliquée sur le levier. C’est une autre donnée très importante en fonction du pilotage de chacun. Un étrier manquant de progressivité n’est pas un mauvais étrier. Cela peut convenir à certain d’entre nous.
  • Après, viennent les facilités d’installation et de réglage (Coeff 1,5 chacun). Pour les « MacGyver » en herbe ou les maladroits, ce critère est à prendre en compte si vous ne voulez pas perdre un temps fou sur le montage d’un étrier ou même de l’endommager…
  • Le critère de poids (Coeff 1) rentre bien sur en compte. Quoi de pire que se trainer avec du poids en trop pour pas grand chose de plus ?
  • J’ai intégré un critère de design (Coeff 0,5). Assez personnel, il sera ma vision de l’étrier au premier coup d’œil. Fluidité et simplicité des lignes seront les maitres mots.
  • Et enfin, j’ai comparé les prix (Coeff 0,5). C’est souvent le critère de décision final. Celui qui dicte nos choix. J’ai pensé qu’il était important de l’intégrer dans ce comparatif.

Passons donc aux présentations. Nous avons eu entre les mains toute la gamme ZeroGravity : Ti, Negative-G (SL Tuned et SS), et les nouveaux Gravitas carbone. Ajoutés à cela, les M5, les Kurve, les KCNC, et enfin les EE Brakes. Nous les avons confrontés à deux références : les Dura-ace 7800 et les Campagnolo Chorus Skeleton.

Et maintenant, les résultats !

KCNC CB1 :

Pas tout neufs, les étriers KCNC ont connus un joli succès depuis leur sortie. Les ingrédients sont nombreux et très alléchants. Affichant à peine 170g avec des patins normaux (155g avec des Corima), et un prix en dessous des 300€, beaucoup d’amateurs de light se sont laissés tenter. Un design très semblable aux références du marché et une facilité de réglage déconcertante les ont démocratisés. Seulement, la puissance n’était pas au rendez vous. Une utilisation montagnarde intensive ou des pilotes de plus de 70kg sont à éviter…

En se « tordant », les 2 bras frottent l’un sur l’autre ce qui rend le freinage assez rugueux.

ZG Negative-G :

On ne peut pas dire que les NG aient connu un franc succès. Ces étriers ont pour objectif d’offrir un freinage puissant avec un poids proche des 200g. Annoncés comme les plus rigides de la gamme ZG, un petit comparatif entre tous était la meilleure solution pour vérifier (ou non !) les avances de ZG. De mon point de vue, rien de transcendant. Des étriers puissant, utilisable par le plus grand nombre d’entre nous, mais pas au dessus du lot. Voilà peut être une des raisons de son non succès…

Coté réglage, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Le câble doit passer à travers un bras, pas très évident avec un câble déjà bien amoché… La molette d’ouverture de l’étrier (pour retirer la roue) est assez minimaliste et l’écartement est assez infime. Pour se rattraper, les américaine de Ciamillo nous offrent une playade d’options. Vis titane, couleur (peinture ou anodisation) de chaque pièces (bras, portes patins, axe, etc…)

ZG Ti :

Nous pourrons presque qualifier ces étriers de « pionners » du light tant ils ont marqués le monde des freins légers. Eux ont connu un vif succès et restent une référence en matière de freins. Avant l’essai, j’avais quelques appréhensions tant le produit est « ancien » et ne semble pas avoir subi d’évolution majeure depuis toutes ces années. Cette crainte fut vite dissipée dès les premiers freinages. Les Ti affichent une puissance de freinage très bonne malgré ses 190g. Bien meilleure que les NG de mon point de vue. L’utilisation montagnarde ne leur fait pas peur. On retrouve les mêmes petits défaut que les NG au niveau des réglages et les mêmes avantages au niveau de la personnalisation. Ces étriers sont pour moi la belle surprise du test.

Petit bémol, l’articulation se fait sur un tampon caoutchouc et non sur un roulement.

ZG Gravitas Carbone :

Un des rares étriers en fibre de carbone, les Gravitas ne laisseront personne indifférent devant leur design. D’une rare beauté, ils embelliront n’importe quel vélo (en gagnant 150g, au passage !!). Très sensible au charme (oui oui !) de ces étriers, j’avais de grosses attentes face à la puissance de ces étriers. Très sincèrement, je suis déçu. Bon c’est mieux que les KCNC, mais assez loin des ZG Ti. Finalement, ils sont assez semblables au Negative-G. Lors de gros freinage, j’ai remarqué que les étiers ne se déforment pas de droite à gauche mais d’avant en arrière (en suivant le mouvement de la roue donc). Etant donné le dessin des bras, je ne suis pas étonné de voir ça. Très large, les 2 bras en carbone ne sont pas très épais. La finition est excellente ce qui me paraît normal pour des étriers à 800€.

La fibre est du plus bel effet et la finition est remarquable

Kurve Ti :

Plus connus sous d’autres marques asiatiques, ces étriers ont tout pour plaire. Un poids en dessous des 200g, un tarif très attractif et une puissance plus que suffisante pour une utilisation quotidienne sur tous type de terrains. Insensibles à la moindre déformation, ils affichent une puissance digne des meilleurs avec une progressivité très bonne. Un peu à la manière des ZG Ti, ces freins raviront beaucoup d’entre nous. Petit point noir au tableau, le système de fixation du câble… un serre câble vient se fixer sur la câble et est « griffé » sur l’étrier, à la manière des étriers de Cyclo-cross. Pas hyper optimal, je trouve. D’autant plus qu’il n’y a pas de molette d’ouverture. On a connu plus astucieux. D’un design des plus sobres, les Kurve sont disponible en noir ou rouge.

M5 :

Très peu répandu, ces étriers sont surprenant par le design. Très imposant et très « aéré » (pour seulement 205g), ils ne passeront pas inaperçu : tout est surdimensionné ! En 2006, ils remportent le « European Aluminium Award ». Hélas, ça ne suffira pas pour les démocratiser sur nos destriers. Quid du design ? En tout cas, la puissance est la. Toujours prêt a vous arrêter, les M5 ne broncheront pas sur les freinage les plus secs. Mais peu de réglage sont offert… Système d’attache du câble similaire aux Kurve, pas de molette d’ouverture, compatibilité restreinte avec d’autres portes patins du marché…

EE Brakes :

Déjà testés ici, les étriers développés par Craig Edward nous avait totalement séduit. D’un design tout aussi étrange que les M5, ils sont le fruit d’une longue réflexion et d’études poussées. Je vous laisserai lire le test pour d’avantages d’informations. Quoi qu’il en soit, le EE surclassent tout les autres freins. Les 5 pivots démultiplient la puissance et on se fait rapidement piéger lors de freinage d’urgence. Un seul doigt suffira pour vos freinage les plus dur. C’est très très impressionnant. Le poids l’est tout autant. Avec seulement 185g (170g avec des patins Corima), vous ne supporterez plus d’entendre « tes petits freins light, ça freine pas ! ». Vient les essayer mes petit freins… Astucieux en tout point, Craig a doté ses freins de portes patins révolutionnaire. 10 secondes suffisent à changer les 4 patins !

Campagnolo Chorus :

Ayant subit peu d’évolutions depuis l’apparition du concept Skeleton, les étriers Chorus font référence. Tout est parfait, puissance, progressivité, réglages. Mais voilà, c’est plus de 300g qu’affiche la balance… Une insulte pour les amateurs de light…

Shimano Dura-ace 7800 :

C’est un peu du même acabit que les Chorus. Les seules évolutions apparaissent lors des changement du groupe. Petit plus par rapport au Chorus, la molette d’ouverture pour fonctionner avec les manettes Shimano. Tout est parfait également, a part le poids, toujours aussi impressionnant : 310g…

Conclusion :

Pour résumer tout ça, je vous ai concocté un petit tableau récapitulatif avec les notes pour chaque catégories et bien entendu, la note moyenne. Cette note moyenne est à prendre avec des pincettes. En effet, elle ne reflète pas les qualités d’un étrier. Prenons les EE (c’est l’exemple le plus extrême !). Je lui ai attribué 4/10 en progressivité car c’est un étrier qui n’est que très PEU progressif. Cela dit, ce n’est pas un défaut pour autant. Il faudra donc regarder chaque colonnes afin de choisir l’étrier qui correspond à vos attentes. Ensuite, le design, et enfin, le prix, dernier juge de paix.

Sur ce,  je vous souhaite de bon freinage avec vos nouveaux étriers light (ou pas !)

 
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